Les briquets PARK SHERMAN.

Disparue au début des années 80, la société PARK SHERMAN a produit une belle variété de briquets depuis les années 30. Notamment des modèles windproof depuis 1941 qui furent, sans aucun doute, les plus sérieux concurrents du ZIPPO®. Implantée à Springfield dans l'Illinois depuis 1932, l'usine d'assemblage des briquets PARK SHERMAN sera délocalisée, en 1960, à Murfreesboro au Tennessee suite à des mouvements sociaux et à un rachat. Hélas, la production s'avérera sensiblement moins qualitative et moins intéressante pour le collectionneur aujourd'hui. 

À l'opposé, les PARK SHERMAN de l'ère Springfield sont de très beaux windproof qui, pour certains, surpassent la référence ZIPPO®. Ce sont donc ces modèles que je recherche prioritairement. 
Voici le PARK SHERMAN Black Crackle, parfois appelé aussi Black Out. Ce modèle sorti en 1941 fut, jusqu'à la fin du conflit mondial, exclusivement réservé aux forces armées américaines. 

Dans l'esprit, il est très proche du ZIPPO® Black Crackle : construction en acier (le cuivre et le laiton étant réquisitionnés pour la fabrication de munitions) protégée de la corrosion par une peinture vermiculée noire mate cuite au four. 

Les caractéristiques du boîtier sont : une tête de rivet servant de grip à l'avant du flip-top, une charnière 4 barrels, l'absence de frappe et d'inscription sur le dessous. 

L'insert utilise la cheminée 12 trous (deux rangées de trois de part et d'autre) avec marquage PARK, propre à l'ère Springfield. Un emplacement spécifique est prévu pour le stockage d'une pierre supplémentaire. Les faces comportent d'ailleurs deux flèches indicatives avec les mentions "Flint Adjusting Screw" (vis de réglage de la pierre) et "Spare Flint" (pierre de rechange).

Sur la tranche de l'insert, on peut lire "Precision made by PARK SHERMAN Springfield ILL. U.S.A.". Certains exemplaires utilisent une autre police de caractères et comportent en plus un "CO." pour Company après "SHERMAN". 

La molette est à stries droites. On notera la vis de réglage qui sert astucieusement de butée pour la pierre de rechange. Le verrouillage du flip-top n'utilise pas une came comme sur le ZIPPO® mais une lame ressort : très simple, très efficace et très fiable.  
Une fois la guerre achevée, sans doute est-il resté un stock conséquent de Black Crackle. Car, comme en atteste une réclame parue dans un magazine d'avril 1950, ce briquet à vocation purement militaire et utilitaire fut finalement vendu à une clientèle civile. 

Avant d'en finir avec ce modèle, je précise qu'il a également existé une version en peinture verte (Green Crackle). 
 
Le 29 janvier 1945, Jacob SHERMAN dépose le brevet d'un nouveau modèle sous le numéro de Patent. 141183. Il s'agit d'un briquet d'une élégance singulière dont le corps est souligné d'une partie en relief du plus bel effet. Fabriqué en laiton, celui que l'on nommera "modèle 45", sera disponible en diverses finitions : brass, brushed chrome, silver plated et gold plated pour un prix à l'époque s'échelonnant de 2.50 à 100 dollars US.

La charnière est de type 4 barrels et le numéro de Patent. est frappé juste en dessous. Le fond est plat et mentionne "PARK LIGHTER IT'S WINDPROOF". Par rapport à son prédécesseur Black Crackle, la tête de rivet a disparu et est avantageusement remplacée par l'emboutissage de trois barrettes qui rappellent le design latéral.

L'insert, lui aussi, est différent. Si le tube destiné à stocker une pierre de rechange n'existe plus, on trouve en revanche un insert totalement clos dans sa partie basse. Deux vis avec les mentions "FUEL" et "FLINT" permettent, comme leur nom l'indique, l'accès au réservoir et au pousse-pierre. L'inscription "PRECISION MADE BY PARK SHERMAN SPRINGFIELD, ILL. U.S.A." figure désormais sur une face de l'insert et non plus sur le petit côté. Cheminée à 12 orifices et molette à stries droites restent communes au Black Crackle.
Après la pose d'une pierre neuve, la révision de la mèche (légèrement tirée et débarassée de ses brins abîmés) et un plein d'essence, ce PARK SHERMAN est de nouveau opérationnel 70 ans après sa sortie d'usine.

Plus lourd qu'un ZIPPO®, ce briquet est massif et respire la solidité. Comme sur son aîné le Black Crackle, le système d'ouverture à lamelle ressort est efficace et indestructible. L'insert fermé permet sans aucun doute de limiter l'évaporation d'essence et d'augmenter l'autonomie d'allumage.






C'est au tout début des années 50 que PARK lance son modèle de briquet windproof sans doute le plus connu car indiscutablement le plus produit durant les deux décennies qui suivront, à savoir le Storm King.

À cette occasion, PARK se rapproche de ALCOA (Aluminium Company of America) et abandonne le laiton au profit de l'aluminium. Certes, cette matière présente l'avantage d'une extrême légèreté en poche, en contre-partie, le briquet perd beaucoup de son prestige et offre finalement un toucher et un aspect très "cheap" comparativement aux PARK précédents.

Bien que le Storm King ne soit pas, vous l'aurez compris, mon modèle de prédilection chez ce fabricant, j'ai tout de même acquis deux exemplaires parmi les premiers construits.

Ces deux versions furent vendues, soit à l'unité, soit dans un "gift set" comportant le briquet et l'étui à cigarettes assorti.




 
Ces premiers Storm King sont reconnaissables à trois signes distinctifs. Tout d'abord le fond est plat comme sur les précédents modèles alors qu'il deviendra assez rapidement embouti. Ensuite, la cheminée est toujours à 12 orifices; une nouvelle disposition interviendra en production dans la seconde partie des années 50. Enfin, élément encore plus rare et spécifique aux premiers exemplaires : la gravure "STORM KING" en haut de la cheminée en lieu et place de l'habituel "PARK".






Détail amusant tout de même, bien qu'il s'agisse de modèles identiques, je me suis aperçu en les mettant côte-à-côte que l'un est plus haut que l'autre !

On peut profiter de cette vue pour constater que la charnière est toujours à quatre fûts; elle passera ensuite à cinq comme chez Zippo®.

Notez également les deux rivets typiques du Storm King. Il y a fort à parier que ce mode de fixation de la charnière ait été dicté par l'utilisation de l'aluminium.

Dernière précision, l'insert n'est plus clos comme sur le "45" mais ouvert à la façon Zippo®.

De mon point de vue, ces premiers Storm King représentent les derniers PARK windproof intéressants en collection. Ensuite ce sera l'abandon de la cheminée emblématique de la marque, les mouvements sociaux au sein de l'entreprise puis la revente et la délocalisation à l'usine de Murfreesboro Tennessee. Les briquets de la nouvelle ère PARK INDUSTRIES (à partir de 1960), presque exclusivement destinés à des fins promotionnelles et produits en masse, n'auront plus jamais ni la qualité, ni la beauté de leurs prédécesseurs de Springfield.



 
Nouvelle entrée dans ma collection PARK avec cet exemplaire très intéressant. Il s'agit d'un modèle intermédiaire entre le "45" et les Storm King que j'ai précédemment présentés.

En effet, bien que le design tout en cannelures du "45" ait disparu, nous retrouvons, d'une part les trois barrettes de grip sur le flip-top et d'autre part la construction en beau et pesant laiton.

Idem à l'intérieur, avec un insert clos muni de deux vis d'accès tout à fait similaire à celui du "45".

La charnière est à quatre fûts.

En revanche, curiosité, le fond est déjà embouti alors qu'il ne l'est pas sur les premiers Storm King (pourtant plus récents) et  que l'on  ne retrouvera cette caractéristique que bien plus tard !

Reconstituer l'historique des modèles PARK tourne parfois au casse-tête mais c'est bien là qu'est le plaisir du collectionneur...

Pour achever la présentation de cette version bien sympathique à mon goût, précisons qu'il s'agit d'un modèle promotionnel gravé de la mention "PPG BE WISE BE SAFE", surmontée de la Green Cross (un organisme américain de surveillance de la santé publique).

C'est un briquet qui date vraisemblablement de la fin des années 40.







 
 
 



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